C’est marrant comme terme je trouve “être humain”. En deux mots, on nous dit ce que l’on est. Ou ce que l’on devrait être. Pour autant, je vais chercher partout ailleurs qui je suis. Je cherche, je cherche. Mais qui suis-je bordel ?
Alors, je me mets à me chercher par mes relations. Je me mets à chercher par mon travail. Je me mets à chercher par ce que je fais. Je ne vois pas du tout le souci en plus. Je me met à chercher qui je suis par le faire. Et forcément, je fais. Oh ça oui je fais, et pas qu’un peu. Il est important de faire dans la vie nous indique-t-on quand nous sommes jeunes. Si tu travailles bien, tu seras si ou ça. Si tu ne travailles pas, tu seras que ça.
Et puis un jour, je tombe. Je tombe d’épuisement. J’ai fait, j’ai fait, mais je ne sais toujours pas qui je suis. Et là, tombe la question bien angoissante : Mais si je ne sais pas qui je suis, comment puis-je être heureux ? Ou encore pire comme question, comment trouver un sens à la vie si je ne sais pas qui je suis ?
Ce foutu sens de la vie. Il est pas cool celui là. Quand tout va bien, la question ne se pose pas, on l’élude bien dans un coin, après tout, pourquoi je me ferais chier à me poser cette question si je suis bien dans ma vie. Mais quand tout ne va pas bien, la question, hop elle surgit.
Alors, certains trouvent une parade en se disant qu’il faut juste trouver leur mission de vie. Trouver quelque chose qui les dépasse. Trouver quelque chose qui est plus grand que soi. Mais est-ce suffisant ? Ne serait-ce pas encore du faire pour savoir qui je suis ?
Pourquoi cette question de qui suis je ? Pourquoi cette question est-elle si angoissante ?
Mais surtout, je me demande, pourquoi se poser la question alors que nous le savons pertinemment ? Qui suis-je ? Un être humain. Etre humain. Etre. Humain. Je n’ai qu’à être. Juste ça. Rien de plus.
Mooji que je regarde énormément en ce moment en parle très souvent. Juste être. Et pour la première fois il y a quelques jours, j’ai pu sentir cet espace absolu dont il parle. Ce moment, où il est impossible de faire autre chose qu’être. Ce moment où tu te rends compte qu’il n’y a rien à faire pour être. Nous le sommes déjà. Mais pas juste ce corps. Non, je ne suis pas juste ce corps. Ni juste ce mental. Ni juste cet égo. Oh non. Je suis ça et bien plus. A vrai dire tout ceci est inclue en moi. Je suis plus grand que moi. Je deviens le monde entier. Il devient impossible de faire la différence entre moi et le reste du monde. Je perçois chaque personne autour de moi comme une partie de moi qui s’exprime. Je n’ai plus à me battre contre le monde puisque je suis le monde, je ne vais pas me battre contre moi même !
Et quand je me rends compte que je suis ce je suis, cet être, je me rends compte que je suis plus qu’un simple être humain. Impossible de nommer ce que je suis, mais je perçois très bien que je suis bien plus qu’un être humain. Elle est là cette chose plus grande que moi.
Finalement, c’est en étant ce que je crois être, l’être humain, que je me rends compte que je suis bien plus que cela. Voilà pourquoi il n’y a rien à faire.