Face à ses peurs

"Il est 5 heures... Paris... S'éveille..."

Bon, il est certes 5 heures, mais ce n'est pas Paris qui s'éveille. C'est Fanch.
Et c'est moins romantique. Il va aux toilettes.

C'est en rentrant de nouveau dans ma chambre éclairée par la pénombre de la nouvelle lune (il faisait total nuit quoi) que j'entendis derrière moi un bruit. Un grincement. Un grincement de porte. Derrière moi se trouve une sorte de placard-grenier. Trop petit pour un grenier, trop grand pour un placard. La porte n'est pas huilée. Quand elle bouge, elle grince. Et là, elle grince.

Un doute surgit dans mon esprit. La porte est-elle en train de s'ouvrir ? S'ouvre-t-elle parce que quelqu'un ou quelque chose l'ouvre? Des images de mon enfance remontent. Le monstre du placard. Il était peut-être là cette fois. Un frisson remonte mon dos. Je n'ai pas rêvé, la porte a grincé.

Je me retourne, je vais voir. Etrange de vouloir aller voir alors qu'il fait noir. Encore plus étrange d'ailleurs cette idée que s'il fait noir il y a plus de chances que le monstre soit là que s'il faisait jour. Une belle croyance.

J'allume la lumière. On ne sait jamais. Rien. Presque déçu.

Je retourne me coucher. Et je revis cet instant. Curieux comment une peur a fait remonter tout plein de souvenirs. Comment elle a fait remonter d'autres peurs. Souvent une peur en amène une autre, une peur est à l'origine de la suivante.

En creusant un peu plus, je me rends compte que la peur a été déclenché par une croyance associée au bruit du gond de la porte. C'est le gond qui a failli me faire sortir des miens. J'ai failli faire le gond pourrait-on dire.

C'est quoi finalement une croyance ? C'est une interprétation de la réalité. C'est une façon de voir les choses. Et comme il est impossible de décrire la réalité, une croyance est quelque chose que l'on crée parce qu'on ne peut pas décrire la réalité.

Une croyance est donc nécessairement fausse.

Quand on observe le monde, et qu'on le décrit, on l'interprète. Quand on décrit le monde, on crée des croyances. Ces croyances nous empêche donc de voir le monde tel qu'il est. Quelque part on pourrait dire que les croyances sont un refus de la réalité. Décrire le monde est un refus de la réalité.

Une peur de par le fait devient aussi un refus de la réalité. Chaque fois que nous avons peur, c'est que nous refusons la réalité. Et ça, c'est plus difficile à accepter.

C'est pourquoi, lorsque nous cherchons à faire face à une peur, nous commençons souvent d'abord par la refuser, puis nous l'attaquons si le refus ne fonctionne pas. Et ce n'est souvent que lorsque nous acceptons cette peur qu'elle fini par disparaitre.

Il est très difficile de faire face à ses peurs. Pourtant, la solution la plus simple pour le faire est juste là. Il y a juste à accepter la réalité. Accepter ce qui est.

Si j'accepte d'être attaqué par le monstre du placard, si j'accepte les conséquences de cette attaque, je peux alors accepter de voir la réalité, il n'y a aucun monstre dans le placard.

Face à ses peurs
Fanch 15 janvier, 2021
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