Je suis

Je suis. Je. Suis. Deux mots. Ca va ? Jusque là, tout le monde suit ? Comme c’est la première chronique de l’année, je préfère y aller tout doucement, surtout que, peut-être, certains n’ont pas encore décuvé des fêtes de fin d’année?

Quelle différence entre le “je” et le “je suis” ? Selon vous ? Est-ce différent ? Ou pas ?

Dans l’Advaita Vedenta (je vous laisser chercher ce que c’est, mais en gros Mooji en parle très bien :) ), il est souvent demandé de méditer sur le “je suis”. Quand j’ai lu ça au départ, je ne voyais pas du tout comment faire ça, je ne sentais vraiment rien de pratique là dedans, ça me semblait un peu “fumeux”. Mais comme j’avais envie de découvrir tout cela, je m’y suis attelé sans vraiment savoir par quel bout le prendre. J’avoue, le début n’a pas été très efficace. J’ai tourné en rond pas mal de temps.

A un moment, je suis tombé sur le “je”. Etrange. Vraiment. C’était comme si pour la première fois, je savais qui j’étais. En tout cas, où j’étais. Sensation très étrange, je savais où j’étais sans pouvoir mettre de mot ou décrire où j’étais. Il y avait ce “je”, cette sensation d’exister. Méditer sur le “je suis” devait me permettre de trouver qui je suis réellement, et ce “je suis” ce devait d’être totalement stable, absolu. Le “je” sur lequel je suis tombé, je croyais qu’il l’était, stable, absolu. Et puis, une nouvelle tombe, un truc m’arrive, et hop ce “je” part en couille. Bon, raté alors, je ne suis pas tombé sur un truc stable, donc ce n’est pas ça.

Le “Je” sur lequel je venais de tomber, c’est le “je” de l’égo. C’est celui que l’on définit. C’est celui à qui l’on donne une identité. Je me suis rendu compte à ce moment là, qu’on cherche tous à le définir, on va tenter de trouver une définition de nous qui soit stable, et lui appliquer. Par exemple, en Bretagne, on a tendance à être un peu chauvin sur les bords (en même temps, vivre dans la plus belle région du monde, c’est facile de tomber dedans). On va se définir comme Bretons. Mon “Je” est donc définit comme Breton. Cela reste stable, je suis fier de cette définition, fier de cette Bretagne.

Et puis un jour, un type mettons, se met à critiquer la Bretagne. Houlà. Mec. Il y en a qui sont morts pour moins que ça ! Il vient toucher à la définition de ce que je pense être. “Les bretons sont des cons”. Voilà, il vient de me définir comme un con. Comme je ne pense pas l’être (même si on est tous le con de quelqu’un), cela vient me chatouiller les tripes et me fait réagir. C’est le principe du “je”. Tu lui appliques une définition, et la moindre personne qui vient donner une image négative de cette définition et tu lui enfonces un menhir dans la bouche. A l’inverse, une personne qui donne une belle définition, en accord avec tes croyances, et là, c’est la personne la plus géniale qui soit. Tout cela, ne me semble pas très stable.

Du coup, je m’y suis remis à ma méditation du “je suis”. J’ai ajouté le “suis”. Ouais pas con Fanch.

C’est quoi le “je suis”. C’est être, l’être que je suis. S’il y a bien quelque chose dont je suis sûr, c’est que je suis. Et ça, en effet, rien ne pourra jamais le changer. Tant que je ne dis pas ce que je suis, tant que je ne décris pas ce que je suis, je ne pourrais pas être déstabilisé. Alors, je me suis mis à dire en boucle dans ma tête : “Je suis , je suis , je suis” pour aller chercher plus loin.

D’un coup, j’ai senti, cette ouverture du coeur. Cette joie qui sort de tout mon corps. Bon dieu. Ca fait du bien. La joie d’être. Tout simplement. Sans définition. Cette sensation, qu’elle est magnifique. Je suis resté baigner dedans durant quelques minutes. Sans m’accrocher aux pensées qui venaient, juste ressentir la joie d’être. Mais oui, c’est ça, c’est ce que je suis. Je le sens cet absolu, cette impression d’être tout et de n’être rien à la fois. Cette chose qui ne peut bouger. Ce point d’ancrage absolu. Et là, je perçois que rien d’extérieur ne peut changer ce que je suis. Quoiqu’il m’arrive, rien ne peut changer qui je suis réellement.

Je vous promets, c’est une sensation incroyable à ressentir. Oh, mais en fait, je crois que vous l’avez tous déjà senti. Quand vous étiez avec votre FJ, au tout départ. La sensation de joie de l’avoir retrouvé, sans pour autant forcément mettre les mots dessus. C’est la sensation de vous être retrouvé vous même. Et c’est ça que vous recherchez à retrouver quand vous voulez retrouver votre FJ, vous voulez de nouveau sentir qui vous êtes.

Et d’ailleurs, si on regarde un peu plus loin, qu’est ce qui provoque la séparation ? C’est lorsqu’on essaye de se définir, de définir le “je”. “Je suis flamme jumelle” par exemple. “Je suis chaser, je suis runner”. Tant que l’on se définit comme telle ou telle chose, on provoque la séparation d’avec l’autre. Parce que l’on croit être cette définition.

Alors, prêt à méditer sur le “je suis” ?

J’en profite pour vous souhaitez une belle année. Parait qu’on peut jusque fin Janvier. J’ai eu chaud. Une belle année de retrouvaille! Une année 4, une année de concrétisation !

Je suis
Fanch 30 janvier, 2020
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