La blessure originelle

Je suppose que vous connaissez tous les blessures de l'âme de Lise Bourbeau. Elle en a compté 5, dont l'abandon et le rejet. Je mets en avant ces deux là car ils sont le plus vécu dans les relations amoureuses. Quand l'un se sent abandonné, l'autre se sent rejeté, alors qu'au final, personne n'abandonne personne, personne ne rejette personne.

Pourtant ce sentiment de rejet / d'abandon est bien senti. Ce n'est pas un truc qu'on imagine. Certains diront que c'est notre façon de voir le monde qui fait que nous voyons cela comme un rejet / abandon (et c'est pas faux), d'autres diront que c'est nous qui nous rejetons / abandonnons (et c'est pas faux non plus).

Je suis retombé sur la vidéo du traits d'union de David Sabat et dedans il parle de la blessure originelle. La blessure qui s'est produite lors de la première séparation des FJ lorsqu'elles ne sont alors qu'une seule âme. Pour lui, cette séparation est à l'origine de notre première blessure.

Un ami énergéticien me disait souvent que la blessure que nous portons tous était la blessure de séparation d'avec la source. Lorsque nous ne faisions qu'un avec la source. C'est cette blessure que nous tentons de combler soit en tentant de revivre cette fusion avec notre autre (pour les chasers), soit en tentant de nous isoler de notre autre pour ne pas revivre cette séparation (pour les runners).

L'un a peur de ne pas revivre la fusion, l'autre a peur de revivre la séparation. L'un a peur d'être abandonné, l'autre a peur d'être rejeté.

Pourtant derrière, c'est la même peur, la même blessure. Chacun la vivant différemment.

J'ai revécu cette peur de l'abandon il y a quelques jours. Je ne comprenais pas car je pensais l'avoir réglé. Elle fut de courte durée (tout est relatif), mais j'ai pris vraiment cher. Voulant absolument comprendre pourquoi j'avais revécu ça, j'ai passé ma journée et ma nuit à demander des indices à mes guides.

En gros, ils m'ont demandé de revivre cette peur, tout en m'en détachant pour pouvoir l'observer, y voir les ressorts, y voir les informations que je cherchais.

Alors, j'y suis allé, et pas de gaieté de coeur, car la souffrance vécue à ce moment là, si on ne peut pas s'en détacher, c'est pas une panacée. Il m'a fallu y retourner plusieurs fois avant d'y arriver. Et donc plusieurs fois chialer comme un con dans mon lit. Bref.

Et j'ai commencé à regarder. J'ai commencé à y voir un vide. Un vide en moi. Un vide que je tente de combler par la présence de l'autre. L'autre en général quand je suis en couple, mais encore plus l'autre qui est moi. Dans ma tête, c'est comme si c'est sa place. Sa parfaite place. La complétude ultime.

Alors quand l'autre ne le voit pas, et pars... Le vide est de nouveau vide. Encore plus vide. Je ne veux pas de ce vide. Je veux le remplir. C'est l'autre moi qui devrait être là. Je me sens vide sans l'autre. Je me sens abandonné quand l'autre n'est pas là pour combler mon vide. Ok. Là je la vois bien ma blessure d'abandon.

Cet espèce de vide semble venir de la séparation originelle (que ce soit d'une partie de son âme ou de la source). Il semble avoir été crée par cet évènement. Comment le combler ? Comment trouver un moyen pour que ce vide soit moins vide ? Comment réussir à vivre avec l'autre qui ne veut pas remplir ce vide ? Si je n'y prenais pas attention et n'avait pas appris à reconnaître un joli "piège" du mental, je serais retombé dans ma peur.

Devrais je vivre avec ce vide toute ma vie ?

Du coup, je suis allé voir ce vide. Je suis allé le rencontrer. Après tout, je l'avais tout le temps évité, il était temps de le rencontrer, de faire sa connaissance.

C'est marrant, mais il y a quelque chose de familier avec ce vide. On dirait un copain, une connaissance que j'ai depuis toujours. Je le connais, ça j'en suis sûr. Logique me dis-je, il est tellement la forme exacte de mon autre, que je dois y penser à cause de cela.

Mais attends. S'il est la forme de mon autre, et que je suis aussi mon autre. Il a ma forme à moi non ? Je regarde de plus près. Putain. Ouais. Il me ressemble vachement ce vide en fait. Et si... et si... nan, ça ne peut pas être ça. Pas si simple...

Et si ce vide, c'était moi ?

Et si ce que je cherche depuis toujours dans l'autre, pour combler ce vide, n'était tout simplement pas une façon de me trouver dans l'autre pour me reconnaître en moi ? Mon autre m'avait dit un jour qu'elle pensait se trouver en moi comme nous étions les mêmes. Elle avait raison. Elle n'a juste pas compris à quel point.

Je suis ce vide. Putain.

Je suis ce truc que j'essaye de remplir par la présence de l'autre. Je suis ce truc que j'essaye en même temps d'abandonner (ou de rejeter). J'essaye moi même de m'abandonner. Cette blessure d'abandon ne vient que de moi qui m'abandonne. Cette blessure de rejet ne vient que de moi qui me rejette.

Ce vide n'est pas à remplir puisqu'il est moi. Je n'ai donc plus besoin de le remplir. Plus besoin d'écouter mes peurs qui me demandent de le remplir. Plus besoin d'écouter aucune de mes peurs. 

Je n'ai jamais été abandonné par mon autre ou par la source, j'ai juste oublié que j'étais ce vide. Je n'ai jamais été rejeté par mon autre ou par la source, j'ai juste oublié que j'étais ce vide.

Putain, je suis ce vide.


La blessure originelle
Fanch 7 avril, 2021
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