Qu’il est facile de prendre la liberté d’aimer quand il n’y a pas d’obligations, pas de conséquences. Quand il est possible d’explorer cette sensation du plus profond de soi même, d’en douter et d’y replonger sans que cela ne soit implicant. Qu’il est facile d’en jouer.
C’est ce que fait celui qui est le premier ouvert à cet amour. Il va le rencontrer, le détester, le prendre, le retourner, le détraquer, le remonter, l’inverser. Il va tout lui faire. Ce n’est pas grave, il n’y a pas grand risque. Au pire, l’autre m’aimera après. Je n’ai pas besoin d’attendre son amour pour l’aimer.
Oh, qu’est ce qu’on peut râler d’aimer sans avoir le retour aussi puissant de l’autre. On aimerait que cela soit dans les deux sens cet amour d’une puissance infinie. On va même reprocher à l’autre de ne pas nous aimer autant que nous nous l’aimons.
Mais, posons-nous bien la question, l’avons nous laissé apprendre à nous aimer ? L’avons nous laissé plonger dans cet amour infini sans lui mettre en même temps sur le dos toutes les conséquences?
“Si tu m’aimes, alors tu te dois d’être avec moi et avec personne d’autre”. “Si tu m’aimes, tu n’as pas le choix que de vouloir un couple avec moi”. “Si tu m’aimes, toutes les conséquences vont s’abattre sur toi”.
Qu’il est difficile de prendre la liberté d’aimer quand il y a toutes ces obligations, toutes ses conséquences. Quand il est impossible d’explorer cette sensation du plus profond de soi même, d’en douter, et d’y replonger quand cela est tant implicant. Qu’il est difficile d’en jouer.
Aujourd’hui, alors que je m’ouvre à une personne proche, j’ai senti l’amour de mon autre. Je ne comprenais pas, pourquoi me fais-tu cela ?
“C’est quand tu l’aimes que je me sens libre de t’aimer”